Troisième de L1, qualifiée en Coupe de l'UEFA et en Coupe de la Ligue, Auxerre a conclu son année 2004 par quatre succès décisifs. Sans faire de bruit, la formation bourguignonne s'est placée dans toutes les compétitions, malgré les départs de nombreux titulaires l'été dernier.
On n'attendait vraiment pas Auxerre à pareille fête. Miné par les départs de Philippe Mexès, Jean-Alain Boumsong, Djibril Cissé et Olivier Kapo, l'effectif de Guy Roux abordait le championnat dans l'inconnu en août dernier. Quatre mois plus tard, les hommes de Guy Roux sont devenus des terreurs, alignant les succès tant dans l'hexagone que sur la scène européenne. Encore en course dans les quatre compétitions, l'AJA semble promise à une fin de saison des plus passionnantes.
Si les Bourguignons sont particulièrement en réussite en ce moment, ce n'est pas forcément le fruit du hasard. Comme à son habitude, Guy Roux a su effectuer un recrutement judicieux pour pallier le départ de ses cadres à l'intersaison. Méconnu à son arrivée malgré son statut d'international tchèque, Rene Bolf a ainsi parfaitement remplacé Jean-Alain Boumsong et forme avec Jean-Pascal Mignot une charnière centrale qui a fait ses preuves (notamment à Glasgow en Coupe d'Europe).
Ce constat vaut également pour Benjani, même s'il fait partie de l'effectif bourguignon depuis plusieurs saisons. Le buteur zimbabwéen a parfaitement assuré la succession de Djibril Cissé, inscrivant six buts en Ligue 1 lors des matches aller. Décisif à Marseille et contre Nice, Benjani est sur un nuage, et son entente avec Kalou s'est avérée être un problème pour toutes les défenses qui ont croisé leur chemin. Enfin, le jeune Luigi Pieroni, rarement titulaire mais toujours efficace, constitue une doublure de choix compte tenu des multiples challenges qui s'offrent maintenant à l'AJA.
Un banc à Auxerre
Les hommes de Guy Roux ont-ils les moyens de tenir le rythme infernal qui les attend à partir de la reprise en janvier ? Si on s'en tient aux performances de l'équipe bourguignonne depuis le mois d'août, la réponse est assurément positive. Dernière du classement de Ligue 1 au soir de la première journée après une défaite à Lille, l'AJA a tout de suite réagi pour intégrer le Top 5 à l'issue d'une victoire contre Metz (4-0, lors de la 6e journée).
Depuis, les Bourguignons ne l'ont plus jamais quitté, faisant preuve d'une régularité déconcertante compte tenu du remaniement de l'effectif à l'intersaison. Une performance d'autant plus notable qu'elle a été réalisée malgré les blessures des cadres de l'équipe. Le capitaine Yann Lachuer a ainsi été supplée par Benoît Cheyrou sans que les résultats ne s'en ressentent, tandis que la blessure longue durée de Johan Radet a été éclipsée par l'avènement de Bakari Sagna au poste d'arrière droit.
C'est la principale force d'Auxerre. Alors que les gros budgets bâtissent des effectifs pléthoriques à coups de millions, la formation bourguignonne s'est offerte le banc de touche le plus rentable de la Ligue 1. Eternel éducateur, Guy Roux n'a pas son pareil pour recruter des inconnus qui se fondent parfaitement dans son collectif, ou pour sortir des jeunes qui peuvent tous truster le titre de révélation de l'année. Ça dure depuis plus de 30 ans, et, le plus fort, c'est que ça marche encore !