Le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, estime que la victoire face à la Hongrie (2-1) « met en confiance ». Il est revenu également sur les sifflets du public et les appels à la sélection de Robert Pires.
Raymond Domenech, gagner un match en France après six nuls, cela doit faire du bien ?
On est toujours dans une évolution de notre jeu, l'objectif restant la qualification. C'est bien d'avoir gagné parce que cela met en confiance, cela confirme certaines choses. On a marqué des buts, avec du jeu. Mais on a fait des matchs, contre la Suède (1-1 en février) ou la Pologne (0-0 en novembre), où on avait aussi eu du jeu mais où il avait manqué ce brin de réussite, qui vient avec la confiance.
Les sifflets du public à votre encontre et les « Pires, Pires » scandés par les spectateurs messins ont-ils gâché votre plaisir ?
Les gens qui me connaissent savent cela n'a strictement aucune influence sur moi. Mais je trouve que c'était humiliant, décevant pour les joueurs. On a le droit de ne pas être d'accord. Mais, nous, on va en province pour trouver un public qui soutienne son équipe. Et là, on se retrouve, au bout d'un quart d'heure, alors qu'on jouait bien et qu'on menait 1 à 0, avec des spectateurs qui réclament d'autres joueurs qui ne sont pas sur le terrain. Je trouve que c'est humiliant pour ceux qui sont sur le terrain. On est supporter de l'équipe de France ou d'un joueur, il faut choisir son camp. Nous, quand on va faire des matchs comme ça, c'est pour trouver un vrai public. On l'a eu dans les cinq dernières minutes, ça a chauffé, il y a eu du bruit. Merci au public pour ces cinq dernières minutes. Quand il a encouragé l'équipe, il y avait une ambiance extraordinaire, cela faisait plus de bruit qu'au Stade de France...
L'attitude du public peut-il nuire au joueur concerné ?
Vous voulez me faire dire que parce que des joueurs ont été bien mardi, les autres ne peuvent pas revenir ? Mais je ne sais pas ce qui va se passer en deux mois. Je ne sais pas qui va être en état, qui va changer de club... Je le répète, écrivez-le : la porte reste ouverte à tout le monde, il n'y a pas de liste noire.
« Le bilan se fera à la fin, mais on est bien mieux qu'au départ »
La saison se termine, quel bilan en faites-vous ?
Au niveau comptable, c'est comme si on partait à zéro (en qualifications). On est tous à égalité. On va faire un mini-tournoi à quatre matchs. Rien n'est hypothéqué. On repart à zéro, mais avec dix matchs derrière nous, avec un peu plus de maturité, d'expérience. Pour arriver à trouver un équilibre, il faut une dizaine, une quinzaine de matchs. On est parti de pas grand-chose, parce que tout a été bousculé - et j'en suis un peu responsable - mais on évolue, on avance. Le bilan se fera à la fin, mais on est bien mieux qu'au départ.
Quel a été le match le plus accompli des Bleus ?
Pour moi, le plus intéressant a été celui en Israël (1-1, le 30 mars). Jusqu'à l'exclusion (de Trezeguet ), et même après, il y avait une maîtrise totale du jeu, de l'atmosphère. Il n'y a eu que trois situations dangereuses où on a souffert. C'était le match d'une équipe solide, qui peut voyager.
Samedi, vous serez à Dublin pour Eire-Israël, qui oppose deux de vos rivaux du Groupe 4. Une partie de l'avenir des Bleus se jouera-t-elle là-bas ?
Non, on aura la chance de rejouer les Irlandais (en septembre) et les Suisses (en octobre). Le résultat le plus mauvais pour nous, ce serait qu'Israël gagne, parce qu'on ne les jouera plus.