Lizarazu, un palmarès majuscule
En annonçant dimanche soir sur Canal + cinq jours après son ami Zinédine Zidane qu'il mettait un terme à sa carrière, Bixente Lizarazu rejoint la liste des champions du monde 1998 eux aussi «retraités». A 36 ans, le Basque peut être fier de son parcours débuté à Bordeaux, poursuivi brièvement à Bilbao, puis triomphalement à Munich avec à la clé les titres les plus prestigieux en club (Ligue des champions, Coupe Intercontinentale) et en sélection (Coupe du monde, Euro). De quoi partir avec un sentiment de plénitude...
Les champions du monde 1998 encore en activité se font de plus en plus rares: après Blanc, Deschamps, Leboeuf, Lama, Charbonnier, Boghossian, Karembeu, Petit, Dugarry et Guivarc'h et en attendant l'annonce prochaine de Desailly, voire de Djorkaeff (qui devrait cependant faire une saison de plus aux New York Metro Stars) et Diomède (qui évolue cette saison à Clermont en Ligue 2), ils sont deux à avoir profité de cette dernière semaine d'avril pour annoncer à leur tour la fin de leur carrière sportive.
Cinq jours après son copain Zinédine Zidane, qu'il a côtoyé en club à Bordeaux et en sélection, et un peu moins de deux ans après avoir tiré un trait sur la sélection (après l'Euro 2004), Bixente Lizarazu a choisi le même canal (une interview à... Canal +) pour confirmer qu'il raccrochait à son tour les crampons après 18 saisons au plus haut niveau. Comme Zidane, sous contrat avec le groupe Canal +, « Liza » n'a pas choisi la chaîne cryptée par hasard, puisque c'est avec un contrat de consultant qu'il entame officiellement sa reconversion, de quoi assurer la transition en douceur.
Le « Basque bondissant », remplaçant samedi soir au stade olympique de Berlin à l'occasion de la victoire du Bayern en finale de la Coupe d'Allemagne contre l'Eintracht Francfort (1-0), pourra s'offrir des adieux émouvants au football allemand et au football en général avec sans doute un sixième titre de champion d'Allemagne à la clé et un dernier match le 13 mai à l'Allianz Arena contre l'équipe qui a longtemps été le grand rival du Bayern, le Borussia Dortmund.
Une seule saison blanche au Bayern
A 36 ans, Lizarazu s'apprête donc à se retirer avec l'un des plus beaux palmarès du football français, digne de ceux de Didier Deschamps ou Marcel Desailly, avec à son tableau de chasse toutes les grandes compétitions internationales : avec l'équipe de France, il a ainsi été champion du monde (1998), champion d'Europe (2000), mais a aussi remporté deux fois la Coupe des Confédérations (2001 et 2003), avec le Bayern, il compte cinq titres de champion d'Allemagne (en attendant sans doute le sixième cette saison), cinq Coupes d'Allemagne (en comptant celle de samedi soir), mais surtout une Ligue des champions (en 2001 contre Valence à Milan) et une Coupe Intercontinentale (la même année).
Bref, depuis qu'il a décidé de donner un coup d'accélérateur à sa carrière en passant de son club formateur de Bordeaux, où il a joué huit saisons, marquées notamment par un titre de champion de France de D2 en 1992 et un parcours héroïque en Coupe de l'UEFA en 1995-96 (finale perdue contre... le Bayern), au Bayern en passant par une année ratée à l'Athletic Bilbao (sous les ordres de Luis Fernandez), Bixente Lizarazu n'a plus connu une saison vierge de titre, hormis en 2003-04. C'est d'ailleurs au terme de cet exercice qu'il fait des premiers adieux au Bayern, acceptant le challenge marseillais. Mais la greffe entre ce joueur extrêmement méticuleux et professionnel et un OM alors en pleine crise ne prend pas et lorsque les dirigeants bavarois lui tendent la main l'hiver 2004-05, le Basque n'hésite pas un instant et remet le cap sur l'Allemagne six mois après en être parti.
Deux titres (si le Bayern est champion cette saison) et deux Coupes d'Allemagne plus tard, voilà donc Lizarazu à la porte d'une nouvelle vie, elle passera comme d'autres champions du monde avant lui (Jacquet, Guivarc'h, Lama, Petit...) par l'autre versant du petit écran, mais également sans doute par un Pays basque et une passion pour le surf et la mer en général qu'il a trop souvent sacrifiés à son métier. Qu'il en profite...