Abonné aux nuls, le PSG stagne dangereusement
Avec ce troisième 0-0 d'affilée, Paris voit ses principaux rivaux dans la course à l'Europe prendre le large. Les lacunes offensives des joueurs de la capitale deviennent inquiétantes. Saint-Etienne (Loire) DE L'UN DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
LA PLUIE incessante qui a transformé hier soir la pelouse de Geoffroy-Guichard en champ de patates continue de tomber sur le bus parisien qui s'apprête à quitter les lieux. A l'avant, Vahid Halilhodzic enchaîne les coups de téléphone. L'entraîneur parisien a sans doute mal dormi la nuit dernière.
Car en concédant son troisième match nul (0-0) en trois rencontres de Ligue 1 en 2005, le PSG a sérieusement compromis son avenir. Les succès des équipes placées devant lui comme Monaco, Auxerre, Marseille ou Toulouse font ressortir l'aspect négatif du résultat obtenu face à des Stéphanois qui ont même failli les battre. Mais après une première mi-temps solide à défaut d'avoir été brillante, les Parisiens ont totalement laissé l'initiative du jeu à leur adversaire. Et il a encore fallu deux nouveaux exploits de Lionel Letizi pour éviter le pire.
Incapable de prendre le jeu à son compte En revanche, dans un scénario désormais tristement bien rodé, le PSG a terminé la rencontre à dix après l'expulsion de Bernard Mendy. Du coup, Francis Graille, le président parisien, parlait dès hier soir de « victoire impérative contre Istres, mercredi prochain ». Ce à quoi Vahid Halilhodzic répondra en écho quelques instants plus tard : « Elle l'était déjà ce soir mais aussi contre Toulouse... » Puis l'entraîneur enchaînait la voix blanche et l'air un peu KO : « Cette saison, je ne sais pas ce qui se passe. C'est difficile. Entre les absences, les blessures, les suspensions, je fais ce que je peux. Contre Saint-Etienne, j'ai aligné au milieu de terrain (NDLR : Mendy, Ateba, Teixeira) des joueurs qui n'avaient jamais évolué ensemble. Depuis le début du championnat, je n'ai jamais pu aligner ma meilleure équipe... » Hier soir, la formation inédite du PSG n'est jamais parvenue à placer Pedro Pauleta en position favorable. Le Portugais a d'ailleurs été remplacé par Danijel Ljuboja. « Un choix tactique, assure Halilhodzic. Saint-Etienne avait pris beaucoup de buts dans le dernier quart d'heure et je pensais que Ljuboja pouvait apporter quelque chose. » Elie Baup, l'entraîneur des Verts, avait vite compris à quoi ressemblerait la rencontre : « Quand j'ai vu les positions de Reinaldo, Pancrate et de Teixeira, explique l'entraîneur des Verts, j'ai compris qu'ils allaient jouer avec cinq milieux et qu'on allait rencontrer un PSG hermétique. Vu notre état de fatigue, notre manque de jus et la solidité défensive du PSG, le résultat final est plutôt une bonne opération. » Le PSG incapable de prendre le jeu à son compte s'est créé hier soir moins d'occasions nettes qu'à Caen (0-0) ou que face à Toulouse (0-0). Jérémie Janot, le gardien stéphanois, n'a jamais été inquiété puisque les Parisiens n'ont cadré aucune frappe ou tête. « En trois matchs, nous venons de nous créer environ dix-huit occasions sans but, constate, désabusé, Halilhodzic. Nous manquons de lucidité, de présence. C'est vraiment inquiétant. Certains doutent. » « On avance à reculons », résume Mendy. Symbole des maux actuels parisiens, l'expulsion de ce dernier reste en travers de la gorge de son entraîneur : « Je n'ai pas vu de tacles virils. Je suis frustré par l'arbitrage. C'est un peu trop. » Sergueï Semak arrive donc dans de drôles de circonstances. « De toute façon, il est hors de condition et ça prendra minimum trois à quatre semaines avant de l'intégrer », prévient Halilhodzic. Décidément, quand rien ne va...