« Guy a devancé ce qu’il avait prévu »

Entre un détour par le premier Salon du Foot au lendemain de la victoire d’Auxerre contre Sedan et le rendez-vous à la mairie pour célébrer le quatrième trophée du club, Jean-Claude Hamel a trouvé quelques minutes pour nous donner son sentiment sur le départ de Guy Roux.


Jean-Claude Hamel, que d’émotion pour vous depuis samedi avec en plus l’officialisation dimanche du départ en retraite de Guy Roux ?
C’est sûr que c’est quelque chose qui avait déjà été évoquée avec Guy. Cela était plutôt prévu d’ici un an, mais il a choisi de devancer l’arrêt de son poste d’entraîneur. Ce qui n’est pas plus mal en soi car plutôt que de traîner cela dans son esprit, il a lui-même choisi de s’arrêter maintenant.

Comment accueillez-vous cette décision ?
C’est un choix que je respecte. Guy a bien servi le club. J’ai expliqué dimanche matin que nous n’en serions pas arrivés là sans lui. Nous ne sommes pas fâchés, il n’aura connu qu’un seul club. Pour l’instant, nous allons travailler sur ce problème qui n’était pas prévu aussi rapidement.

Avez-vous été pris au dépourvu ?
Disons que ce n’était pas immédiat. C’était plutôt prévu dans un an. Je ne sais pas vraiment ce que Guy a pensé. C’est simple : Guy a devancé ce qu’il avait prévu car c’est très dur. Il a toujours dit que le jour où il sentirait qu’il ne peut plus faire ce que doit faire un vrai entraîneur – donc ce qu’il faisait avec sa conscience professionnelle à lui – il arrêterait.

On vous a senti très touchés tous les deux samedi soir ?
Vous savez, cela fait quarante-deux ans que l’on est ensemble. Donc il y avait bien sûr une certaine émotion, comme vous avez pu vous en rendre compte notamment dimanche matin à l’émission Téléfoot. C’est long quarante-deux ans, cela représente énormément.

« On croit que cela va toujours durer »

Cette fois, on ne reverra plus Guy Roux sur le banc de touche de l’AJA ?
Son aussi long parcours laisse croire que cela va durer toujours et que l’on ne peut pas rompre une carrière pareille. Ce sont les choses de la vie. Maintenant, encore une fois, si brutale soit cette décision c’est peut-être mieux pour lui de la prendre aujourd’hui. Cela nous permet de remettre tout de suite l’ouvrage sur le métier plutôt que de se demander comment on fera dans un an.

L’expression « tourner une page » prend aujourd’hui toute son ampleur avec la retraite de Guy Roux ?
Oui, car aujourd’hui on est plutôt habitué à ce que les entraîneurs ne restent pas longtemps en place, quand ce ne sont pas plusieurs entraîneurs qui se succèdent dans un club sur une même saison (rires). A Auxerre, nous ne sommes pas habitués à cela. Je suis un partisan de la continuité et le choix que nous ferons tiendra compte de ce souhait de travailler dans la durée.

On pense immédiatement à Patrick Rémy, un ancien de la « maison », pour succéder à Guy Roux ?
Je ne vous dirai pas de noms, mais nous en avons plusieurs sur notre liste. Nous allons étudier toutes les possibilités qui se présentent. Je ne peux pas vous en dire plus.