résumer du match Lens-Bordeaux

Envisager la venue de Bordeaux au Stade Félix Bollaert, c’était s’attendre à une farouche opposition de la part d’un bloc-équipe particulièrement hermétique, troisième meilleure défense de Ligue 1. Revenus dernièrement dans la course à la sixième place, les Girondins présenteraient en Artois - c’est une certitude - un visage des plus costauds, tout en essayant de faire preuve d’un réalisme offensif retrouvé à la faveur de deux victoires consécutives. Des victoires qui ont fait oublier des productions sans grandes envolées lyriques mais ô combien efficaces.

Une affaire de patience et d’obstination. Voilà ce qui attendait donc les Sang et Or ce samedi soir. Des Sang et Or évidemment obligés de mettre le feu le plus vite possible, ce que faisait Jussiê après trois minutes de jeu. La frappe flottante du Brésilien était claquée par Ramé (4e). Il ne fallait pas attendre bien longtemps pour voir le Racing prendre totalement la direction des opérations. Sur un coup-franc de Seydou Keita, Vitorino Hilton remisait de la tête à destination d’Alou Diarra. L’envoi du crâne du "Bleu" était repoussé à deux reprises par le poteau droit du portier aquitain, battu sur l’action (7e). Un nouveau coup-franc de Seydou Keita passait au-dessus des buts girondins (10e). Bollaert poussait, qui savait que ce Lens-Bordeaux se résumerait parfois à un dix contre onze dans une moitié de terrain.

Et Bordeaux dans tout cela ? Regroupés dans leur moitié de terrain et solidaires dans les lignes, les protégés de Michel Pavon tentaient évidemment de profiter des rares ballons laissés par les joueurs lensois pour placer un contre ou deux. Ils attendaient un moment de supériorité numérique - Seydou Keita, touché au visage, étant soigné sur la touche - pour tirer au but. Rool interceptait et Darcheville tentait sa chance, de loin (20e). La frappe de Chamakh était quant à elle déviée en corner (25e). Lens reprenait immédiatement le contrôle des opérations, mû par un entêtement aussi nécessaire que salutaire face à une formation compacte. Tandis que les débats se musclaient, John Utaka se signalait (26e).

Finalement, c’est sur un ballon en profondeur que les Sang et Or obtenaient le fruit de leurs efforts. Idéalement lancé, Olivier Thomert grillait Jurietti et Planus, étrangement abandonnés des leurs, et fixait Ramé. Décidemment dans son jardin depuis quelques temps, l’ex-Manceau débloquait la situation (1-0, 34e). L’idéal, désormais, était de ne pas reculer (comme sur cet envoi de Francia, 40e). Mieux, de faire fructifier cet avantage. Ayant compris les données du problème, John Utaka portait l’estocade dès le retour de pause. A l’arrachée, le meilleur réalisateur artésien inscrivait dans une forêt de jambes girondines son huitième but de la saison, le quatrième en l’espace de trois rencontres et moins de cent quatre vingt minutes (2-0, 50e) !

Ce Racing-là n’allait - évidemment - pas se faire rejoindre au score. Mieux, il pouvait à présent évoluer de façon relâchée et profiter de l’obligation faite aux visiteurs d’un soir pour s’engouffrer dans les espaces. Meriem (67e) et les siens, auteurs de nombreuses fautes d’anti-jeu sur les Sang et Or, essayaient bien de changer le cours des choses mais la quatrième victoire de rang des Nordistes à domicile, après les succès face à Strasbourg, Nantes et Auxerre, était plus qu’indiscutable. Avant une semaine de repos et un déplacement particulièrement délicat du côté de Gerland, voilà un carré idéal pour rester au contact du premier peloton.


LENS - BORDEAUX : 2-0 (1-0)
Arbitre : M. Sars. 33 332 spectateurs.

Buts de Thomert (34e) et Utaka (50e) pour Lens.

Avertissements aux Bordelais Jurietti (45e), Francia (66e), Faubert (69e) et Mavuba (78e) ; aux Lensois Jussiê (45+1e) et Hilton (63e).

Lens : Itandje ; Cubilier (Barul, 81e), Hilton, Coulibaly, Assou-Ekotto ; Jussiê (Malouda, 87e), Diarra, Keita, Carrière (Cousin, 79e) ; Utaka, Thomert. Remplaçants non entrés en jeu : Chabbert (g), Jabi. Entraîneur : F. Gillot.

Bordeaux : Ramé ; Faubert, Planus, Afanou, Jurietti ; Francia (Riera, 66e), Mavuba, Rool, Meriem ; Darcheville (Uché, 81e), Chamakh. Remplaçants non entrés en jeu : Roux (g), Cid, Cohade. Entraîneur : M. Pavon.


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